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Les différents dispositifs de financement de formation professionnelle

Le 13/07/2023

Lorsqu’on souhaite poursuivre une formation professionnelle, la question du financement s’avère souvent cruciale. Que l’on soit salarié, indépendant, en recherche d’emploi ou porteur d’un handicap, des possibilités de prise en charge existent et diffèrent en fonction des statuts. La formation professionnelle est un droit auquel tout individu peut prétendre. Elle fournit le socle fondamental des connaissances et des pratiques pour exercer une profession (formation initiale). Ou bien elle contribue à tenir à jour ses connaissances et à améliorer et diversifier sa pratique (formation continue). Avant de se lancer dans un projet de formation professionnelle, il est bon de passer en revue toutes les possibilités de financement. Par exemple, la prise en charge financière des formations en école d’optique peuvent entrer dans plusieurs cadres réglementaires.

Pourquoi trouver un financement à sa formation professionnelle ?

Tout au long de sa carrière professionnelle, on est amené à continuer de se former. D’une part, il est nécessaire de se tenir à jour pour pouvoir évoluer dans son métier. L’expérience seule ne suffit pas et bien souvent il faut valider ses compétences à travers un diplôme, une attestation, un titre ou une certification. Ils seront indispensables pour accéder à davantage de responsabilités dans sa profession, ou pour postuler à de nouvelles fonctions. Par ailleurs, il peut aussi s’agir d’acquérir des compétences complémentaires pour enrichir sa pratique, voire pour se reconvertir. Dans tous les cas, la formation professionnelle constitue l’outil et le moyen de réaliser ses projets professionnels.

Toutefois, le coût souvent élevé de la formation et la suspension du salaire pendant la reprise d’études peuvent s’avérer un frein pour se former ou entamer un changement de vie professionnelle. C’est pourquoi il est important de se renseigner sur les possibilités de financement. En effet, de nombreux dispositifs permettent une prise en charge partielle ou totale du coût de la formation. Et ce pour tous profils, salariés ou non.

Se faire aider pour trouver un financement à sa formation 

Pour les demandeurs d’emploi et personnes en projet de reconversion professionnelle, Pôle emploi propose un service d’aide (informations et conseil personnalisé). Un conseiller examine chaque dossier pour évaluer les possibilités de financement, tant pour le coût de la formation que pour le versement d’une indemnité. Tout dépend du statut du candidat à la formation. Dans tous les cas, il faut attendre l’avis de Pôle emploi avant de régler tout ou partie de la formation, afin de respecter la procédure en cas de prise en charge.

De même, le Conseil régional et le Conseil départemental pilotent des dispositifs d’aide dans le cadre de leurs missions en faveur de l’emploi et de la mobilité des actifs. Il peut être utile de contacter leurs services pour obtenir des renseignements et des conseils en amont du projet de formation.

Par ailleurs, les personnes en situation de handicap peuvent se tourner vers Cap emploi pour obtenir de l’aide dans leur recherche d’une formation et de son financement. Les cadres pourront aussi se tourner vers l’APEC.

Enfin, plus généralement, le conseiller en évolution professionnelle (CEP) conseille gratuitement les candidats à la formation professionnelle. Tous les profils sont concernés : salarié du secteur privé, agent du secteur public, indépendant, auto-entrepreneur, artisan, profession libérale ou demandeur d’emploi, travailleurs handicapés… Tout d’abord, le CEP aide à définir les objectifs puis à identifier la formation adéquate. Ensuite, il passe en revue les prestations disponibles pour affiner le projet. Enfin, il indique quelles démarches effectuer pour trouver des financements. 

Le financement de formation selon le statut

Quelles sont les différentes possibilités de financement pour la formation professionnelle ?

Le financement de la formation professionnelle pour les salariés 

Pour les salariés, de nombreux dispositifs existent et peuvent éventuellement se combiner ou se cumuler. Il y a :

  • Le CPF (compte personnel de formation), ex-DIF, qui permet à tout actif, salarié, demandeur d’emploi ou entrepreneur d’acquérir des droits à la formation. Ceux-ci se montent à 500 euros par an. Pour accéder à ces crédits, il faut créer un compte personnel en ligne sur moncompteformation.gouv.fr. Depuis cet espace privé, il est possible de consulter son crédit, de rechercher des formations, de créer et suivre des dossiers de formation et d’envoyer des demandes à des organismes de formation. Les droits acquis se cumulent et peuvent être mobilisés à tout moment dans son parcours professionnel (changement de statut, période de chômage, période travaillée, etc.). C’est-à-dire dès l’entrée sur le marché du travail (à partir de 16 ans ou 15 ans pour les apprentis) jusqu’au départ à la retraite. Les personnes bénéficiant du cumul emploi-retraite peuvent également mobiliser leur CPF.
  • Les OPCO (opérateurs de compétences) sont des organismes agréés par l’État. Les 11 OPCO regroupent des branches professionnelles par critères de métiers, de compétences, d’enjeux de formation et de mobilité. Les OPCO ont pour mission d’accompagner les petites et moyennes entreprises dans leurs besoins en formation (évolutions du secteur d’activité, mutations technologiques, etc.). Par ailleurs, ils gèrent les fonds de la contribution à la formation professionnelle collectés par l’Urssaf. Ces fonds leur permettent de financer les besoins en formation des salariés. Ainsi, ils les accompagnent dans leur montée en compétences pour évoluer au sein de leur entreprise ou dans le cadre d’une reconversion. Enfin, les OPCO peuvent mobiliser le CPF dans le cadre de projets de transition professionnelle (CPF de transition). Pour trouver l’OPCO dont on dépend, il faut connaître le code IDCC (convention collective) de son entreprise. Parmi les branches professionnelles références on trouve : Atlas (pour les salariés des services financiers et conseil), Ocapiat, (secteurs agricole, alimentaire et pêche), l’Opco Santé (salariés du secteur sanitaire, social et médico-social privé non lucratif), etc.
  • Le dispositif Pro-A, ou dispositif de financement de la reconversion ou promotion par l’alternance. Il permet au salarié de suivre une formation en alternance au sein de son entreprise. Ainsi il obtient une certification tout en conservant son poste. Ce type de formation s’adresse plus spécifiquement aux salariés les moins qualifiés et qui souhaitent notamment se reconvertir. Ces personnels, en CDD, CDI ou CUI, peuvent ainsi hausser leur niveau de qualification pour répondre aux exigences du marché du travail. À noter que le dispositif Pro-A complète souvent le CPF.
  • Le plan de développement des compétences (ex-plan de formation) proposé et financé par l’employeur pour former ses salariés selon les besoins de son activité. Il comprend des actions de formation obligatoires ou nécessaires pour que le salarié puisse assurer les tâches qui incombent à son poste. Il y a aussi des actions de formation qui visent à développer d’autres compétences jugées utiles à l’évolution des fonctions, dans et en dehors de l’entreprise. Dans la majorité des cas, les formations se déroulent sur le temps de travail et toujours avec le maintien de la rémunération.
  • Projet de transition professionnelle (ex-CIF – congé individuel de formation). Le PTP s’adresse spécifiquement aux salariés en reconversion professionnelle, qu’ils souhaitent évoluer dans leur entreprise ou changer de domaine d’activité. Ils mobilisent d’abord leur CPF puis font une demande de PTP. En cas d’acceptation, le salarié conserve son poste et sa rémunération pendant la durée de la formation certifiante. Le PTP se trouve aussi sous l’appellation CPF de transition professionnelle (CPT). Le financement entrant dans le cadre du PTP ou CPT concerne les formations certifiantes (c’est-à-dire délivrant un diplôme d’État) dans le cadre d’une reconversion professionnelle. Il s’agit le plus souvent de formations de longue durée. Le CPF s’adresse à tout salarié en CDI ou en CDD justifiant d’au moins une année d’activité consécutive au sein de l’entreprise.
  • Le compte professionnel de prévention (C2P) identifie les risques supportés par un salarié pendant son travail. En fonction de la durée et de la fréquence d’exposition à des conditions pénibles et risquées pour le travailleur, ce dernier cumule des points. Ces points peuvent être mobilisés pour financer une formation et accéder ainsi à des postes moins pénibles.

Pour les personnes désireuses de se reconvertir dans le secteur paramédical, la formation opticien en reconversion fait partie des formations accessibles.

Financement de formation pour les personnes en situation de handicap

Les personnes en situation de handicap font l’objet d’un accompagnement spécifique par l’AGEFIPH (Association nationale de gestion du fonds pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées.) 

L’association peut abonder le compte CPF des travailleurs handicapés pour une prise charge de tout ou partie de la formation. Les demandeurs d’emploi handicapés non indemnisés sont prioritaires mais ceux qui perçoivent une indemnité sont également concernés. La procédure débute par un entretien avec un conseiller Pôle emploi. C’est lui qui accompagne le bénéficiaire dans ses démarches administratives auprès de l’AGEFIPH.

L’aide financière délivrée par l’AGEFIPH a pour objectif de faciliter un accès durable à l’emploi. Elle porte donc sur des formations de remise à niveau, qualifiantes, certifiantes ou diplômantes. Le montant de la prise en charge varie en fonction des cofinancements possibles. Il convient de se rapprocher de Pôle emploi, Cap emploi et la Mission locale (pour l’autonomie et l’insertion professionnelle des jeunes) pour être accompagné.

Le financement de formation pour les demandeurs d’emploi

Les demandeurs d’emploi peuvent faire appel à plusieurs dispositifs pour financer leur formation professionnelle :

  • AIF (aide individuelle à la formation). Pour obtenir cette aide, il faut impérativement que le projet de formation soit validé par Pôle emploi. Le dossier doit montrer en quoi la reprise d’études débouche facilement sur un retour à l’emploi. Le conseiller évalue les différents points du projet en prenant en compte le profil du demandeur, le contenu et la durée de la formation, et bien sûr le coût de la scolarité. À noter que l’AIF intervient souvent en complément d’autres financements.
  • La POE (préparation opérationnelle à l’emploi). Ce moyen de financement, complémentaire du CPF, cible prioritairement les personnes en réinsertion professionnelle. Il vise à doter le demandeur ou la personne en contrat d’insertion de compétences utiles à un employeur. Celui-ci dépose auprès de Pôle emploi une offre dans un secteur en difficulté de recrutement. De son côté, Pôle emploi prend en charge le coût de la formation, à condition que l’employeur s’engage à embaucher le demandeur d’emploi en CDI, en CDD de douze mois minimum, ou contrat d’alternance (professionnalisation ou apprentissage) de douze mois minimum.
  • Le CPF peut être sollicité par les demandeurs d’emploi pour financer tout ou partie d’une formation.
  • Le contrat d’apprentissage (alternance). Il est un moyen de financement très apprécié puisque le coût de la formation est assumé par l’employeur qui perçoit des aides. De plus, le stage passé en entreprise fait l’objet d’une rémunération indexée sur le SMIC. En outre, le contrat d’apprentissage n’est pas seulement accessible aux 16/29 ans. Mais il l’est également aux demandeurs d’emploi âgés de 26 ans et plus, aux bénéficiaires du revenu de solidarité active (RSA), de l’allocation spécifique de solidarité (ASS), de l’allocation adulte handicapé (AAH), d’un contrat unique d’insertion (CUI) ou dans le cadre de la création ou la reprise d’une entreprise. De ce fait, il constitue une excellente solution pour financer par exemple une reconversion dans le paramédical.

Les financements de formation pour les travailleurs indépendants

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, les travailleurs indépendants peuvent aussi recourir à des dispositifs de financement de leur formation professionnelle. Il s’agit :

  • Du CPF (compte personnel de formation) au même registre que les salariés et autres travailleurs.
  • Du FAF (Fond d’Assurance Formation) qui englobe le FIF PL, l’AGEFICE et le FAFCEA.
  • Du FIF-PL (Fonds Interprofessionnel de Formation des Professionnels Libéraux) qui financent des formations selon des orientations propres à chaque branche professionnelle (dont professions paramédicales exerçant en libéral). Pour être éligible, il faut être à jour de ses cotisations.
  • Des AGEFICE (Fonds d’Assurance Formation du Commerce, de l’Industrie et des Services) pour les dirigeants non-salariés du commerce, de l’industrie et des services.
  • Des FAFCEA (Fonds d’Assurance Formation des Chefs d’Entreprise Artisanale (FAFCEA) pour les artisans non-salariés).
  • Du FAF-PM pour les médecins libéraux.
  • De l’AFDAS (Assurance Formation Des Activités du Spectacle) pour les artistes-auteurs.
  • Du crédit d’impôt. Les chefs d’entreprises bénéficient d’un crédit d’impôt sur leurs dépenses de formation (jusqu’au 31 décembre 2024). À condition que les entreprises soient soumises à l’impôt sur les sociétés, ou à l’impôt sur le revenu selon un régime réel d’imposition.

Les travailleurs indépendants participent à la Contribution à la Formation Professionnelle (CFP) et peuvent à ce titre prétendre au financement de leurs formations. Cette offre de formation est aussi ouverte au conjoint collaborateur si la CFP-conjoint a été acquittée.

Les autres financements possibles d’une formation professionnelle

Il existe encore deux autres possibilités pour financer sa formation.

Tout d’abord, il y a le compte d’engagement citoyen (CEC). Le CEC recense les activités de volontariat (bénévolat, maîtrise de stage). Il permet d’acquérir des droits à formation alors portés au CPF. Pour consulter ses droits acquis (jusqu’à 240 € par an, plafonné à 720 €) au titre du CEC, il faut ouvrir un compte personnel d’activité (CPA). Le CEC est cumulable avec le CPF et les autres fonds de formation.

Enfin, les conseils régionaux, conseils généraux et municipalités peuvent également financer des formations. Ils se réfèrent à leur programme de formation professionnelle défini en fonction des besoins des entreprises locales. Les collectivités territoriales peuvent ainsi financer tout ou partie du coût de la formation. Par ailleurs, elles peuvent aussi verser une aide financière au bénéficiaire (chèque transport, équipement informatique, etc.). Les mesures varient selon les collectivités. Pour bénéficier de ces aides locales, il faut adresser une demande auprès de son conseiller Pôle emploi lorsqu’on est demandeur d’emploi. Ou alors passer par la mission locale si on a moins de 26 ans. De son côté, l’APEC reçoit les demandes des cadres et Cap emploi celles des travailleurs handicapés.

En définitive, il existe une multitude de possibilités de financement, en fonction de son projet, de son profil et de son statut. En prenant conseil auprès des organismes habilités à accompagner les travailleurs et demandeurs d’emploi, on peut s’assurer d’une prise en charge optimale de son dossier de projet de formation professionnelle.

Si le secteur de l’optique vous intéresse, nous vous donnons plus de détails concernant les aides pour reconversion ainsi que sur la formation optique en ligne très prisée pour les reconversions professionnelles.

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