banner

Association SOLEO : mission humanitaire au Sénégal en juillet 2021

arrow-back Missions humanitaires

Association SOLEO : mission humanitaire au Sénégal en juillet 2021

L’association SOLEO (Solidarité étudiants en optique) a été créée en 2014 à l’initiative de Marine Avont, diplômée de l’ISO Lyon. Elle organise chaque année des examens visuels et fournit des lunettes dans différents pays (Maroc, Tunisie, Arménie, Côté d’Ivoire, Cambodge..). Son actuelle présidente, Chloé Joly, opticienne diplômée de l’ISO Lyon, ainsi que Tarek El Moughrabi et Camélia Sebaoui, étudiants, racontent la mission qu’ils ont menée cette année. Une mission qui les a conduits à Kabadio, petit village de Casamance au Sénégal du 4 au 18 juillet 2021. Retour sur une expérience enrichissante à tous points de vue !

 

equipe Soleo enmission humanitaire au Sénégal

S’engager pour la santé visuelle au sein de l’association SOLEO

Chaque année, l’association SOLEO organise une réunion d’information à destination des étudiants de l’ISO Lyon. Les nouveaux et les anciens s’entendent ensuite pour collaborer sur une ou plusieurs missions qui déboucheront sur un voyage.

instagram Soleo

Comment organisez-vous les missions chaque année ?

Élaboration de la mission Kabadio par l’association SOLEO

« Il faut passer par une association sur place qui fait une partie du travail. Elle sait où agir, dans quel village intervenir, quels sont les besoins des gens. Elle détermine à quels moments nous pouvons intervenir, avec quels accès, locaux (dispensaire) etc. Le bouche à oreille permet de nous assurer des contacts fiables. Pour le Sénégal, nous avons eu recours à l’association PermaKabadio qui souhaitait participer au développement d’une mission de santé visuelle. En effet, la demande locale était forte.

Parfois ce sont les associations qui nous contactent. Alors, nous étudions leurs propositions pour vérifier qu’elles soient bien en adéquation avec nos objectifs. » Chloé Joly, Présidente de SOLEO et opticienne

« L’avantage avec SOLEO c’est qu’on communique facilement grâce à Whatsapp. Même avec le confinement et les réunions à distance, nous avons pu créer de premiers liens assez forts pour préparer notre mission à Kabadio. L’association SOLEO privilégie la sécurité, pour garantir notre séjour. On sait qu’on est en sécurité quand on arrive dans un village comme Kabadio, même à plus de 6000 km de la France. » Tarek El Moughrabi, 2ème année de Licence en santé visuelle à l’ISO LYON

Collecte de dons et participation des entreprises au profit de l’association SOLEO

« Tout le long de l’année, nous organisons des récoltes de dons, des ventes de gâteaux, au sein de l’ISO et auprès des opticiens. Certains fournisseurs nous donnent des invendus. Ainsi, nous disposions de 70 lunettes différentes et en plusieurs exemplaires. Ce qui permet aux gens de choisir leurs montures. Puis, de retour en France nous dispatchons les lunettes pour faire les verres correcteurs que nous livrerons à la Toussaint. En fait, nous pourrions faire le montage sur place, mais nous avons besoin d’une meuleuse et de l’eau courante. Ce qui n’est pas possible à Kabadio. Mais, à terme on aimerait le faire là-bas. D’ailleurs lors des missions humanitaires en Arménie et en Côte d’Ivoire, nous avions fait le montage sur place. Et au Cambodge plusieurs centres d’optique locaux avaient monté les verres après fourniture des montures. » Chloé Joly

Des profils de bénévoles qui mêlent étudiants et diplômés et favorisent l’entraide et le partage

« Je suis arrivée à l’association en première année de BTS. En fait, je n’étais pas aventurière mais appréciait l’humanitaire, car ma mère a vécu en Afrique. En 2016, je voulais partir en Arménie, mais finalement je suis partie en Tunisie. Puis, à la fin du voyage on m’a proposé de prendre la présidence de l’association. » Chloé Joly

« C’est ma 1ère année de voyage humanitaire et c’était un très beau voyage, riche en expérience. D’ailleurs, c’est mon premier voyage depuis 2012. L’association SOLEO avait mis une annonce pour tous les élèves de l’ISO. En fait, je leur ai tout de suite dit que ça m’intéressait et j’ai veillé à garder le contact. Depuis toujours je voulais m’impliquer dans un projet humanitaire. Peut-être parce que je suis né en Syrie, un pays en guerre. Du coup, je cherche un moyen pour aider les gens qui en ont besoin. Avec SOLEO, c’était l’occasion. J’ai vécu une belle expérience et j’ai envie de recommencer ! » Tarek El Moughrabi

« C’est ma première fois avec Soleo, première fois en humanitaire et Afrique subsaharienne. J’ai découvert l’association SOLEO lors des journées portes ouvertes, avant même de démarrer ma scolarité à l’ISO. J’étais en réorientation après 1 an et demi de PACES en 2020. Dans les études d’optique, je retrouve beaucoup le coté social et santé des études de médecine. Mes stages m’ont conforté dans mon choix de la santé visuelle. D’ailleurs la mission au Sénégal a compté pour deux semaines de stages dans ma première année de BTS OL.

soleo senegal examen de vue

Dans cette aventure, les profils étaient variés : Alain ancien professeur de l’ISO, Maxence et Louise, titulaires de leur BTS OL, des orthoptistes. Ainsi, chacun.e apporte de ses connaissances manuelles, intellectuelles dans une ambiance solidaire et remplie de bonne humeur. En fait, pour moi l’humanitaire est une évidence. Ça fait longtemps que je suis engagée dans diverses missions à Lyon : maraudes auprès des SDF et projets à l’étranger (école, puits…)  » Camélia Sebaoui, étudiante en deuxième année de BTS OL à l’ISO Lyon

Bilan de la mission SOLEO au Sénégal : des besoins en optique importants

Les 8 bénévoles partis à Kabadio ont pu procéder à 290 dépistages, dont 49 enfants. Ils ont équipé 108 en lunettes loupe et 100 en lunettes de soleil. Sur l’ensemble, seuls 53 personnes ne nécessitaient pas d’équipement.

mission soleo examen de vue

« Tout d’abord, nous avons pu observer beaucoup de cataractes. En effet, les cataractes surviennent plus fréquemment et plus jeunes à cause du soleil, du sable et de l’eau insalubre. D’ailleurs, la cataracte représente une des première causes de cécité dans le monde. Malheureusement au Sénégal, les patients n’ont pas accès à la chirurgie oculaire. À titre d’exemple, en Tunisie, on avait répertorié les cas de cataractes, puis un chirurgien avait proposé d’opérer 20 personnes gratuitement. Cette année, nous n’avons pas pu trouver de solution pour ces malades. Mais heureusement nous avons pu apporter une solution immédiate à de nombreux patients pour qu’ils recouvrent une vision de près. Pour les autres, ils recevront leurs lunettes aux alentours du mois d’octobre. » Chloé Joly

« J’ai pu observer beaucoup de choses que j’ai apprises en BTS, comme la cataracte et kératocône. Ces pathologies sont assez fréquentes à partir de 40 ans à Kabadio. Alors que nous les rencontrons peu en magasin. Il y avait aussi beaucoup de strabismes, notamment chez les enfants. Pour la presbytie, on était partis avec un bon stock de plusieurs corrections de lunettes loupes. Mais il y avait aussi des problématiques pour lesquelles nous n’avions pas de solution. Alors quand on peut apporter une solution, du coup on est très content. Et les patients aussi ! Ils nous montrent vraiment leur joie, c’est très satisfaisant. » Tarek El Moughrabi

« J’ai vu de nombreux cas de cataractes, souvent non opérables car trop avancées. En fait, certains patients accédaient pour la première fois à un examen gratuit de la vue. Ils venaient avec de la monnaie pour nous payer, tant ils n’y croyaient pas ! Nous avons aussi distribué des lunettes de soleil et expliqué aux villageois qu’il était important de les porter pour protéger leurs yeux. Ils nous étaient très reconnaissants de nos conseils et s’appliquaient à les mettre en œuvre. Ils étaient heureux de nous croiser en nous montrant qu’ils portaient les lunettes qu’on leur avait fournies. Certains revenaient le lendemain pour nous remercier : ils avaient pu reprendre leurs lectures favorites grâce aux lunettes loupes. » Camélia Sebaoui

Richesse de l’expérience au sein de l’association SOLEO

Une expérience humaine formidable !

« Partir avec l’association SOLEO, c’est le gage d’une expérience hyper enrichissante ! C’est une découverte, une rencontre entre différentes cultures. Ça ouvre l’esprit. On part pour une mission humanitaire tout en exerçant notre métier. On apprend humainement et professionnellement. Cette année a été pour moi un des voyages les plus incroyables. Nous n’avons pas simplement rencontré des gens qui avaient besoin de soins, mais aussi des gens heureux avec lesquels nous avons passé du bon temps, avec lesquels nous étions très à l’aise. Les jeunes de la ferme en permaculture, en particulier, nous ont beaucoup aidé, pour traduire par exemple, ainsi que dans de nombreuses situations souvent amicales et conviviales. Je garderai toujours le souvenir de merveilleuses rencontres, de la découverte d’une nouvelle culture. De plus, nous avons aussi développé des liens très forts entre membres de l’association SOLEO. On se voit d’une façon différente désormais. » Chloé Joly

prise de mesure lunette de vue mission humanitaire

« Je retiens de mon séjour le sourire, la générosité des villageois. De même, l’ambiance entre personnes de l’association SOLEO était très conviviale. On discutait, on riait, on était en confiance. Il y a un bon esprit général ! Quand on part en mission, on n’attend rien derrière, pas de profit, pas de bénéfice matériel, mais par contre on reçoit beaucoup sur le plan humain. On se sent utile. En fait, ça fait du bien de faire le bien ! On a énormément ri avec les gens du village. On a même fait du sport ensemble. Vraiment, tout le monde nous aidait, donnait de son temps pour nous faciliter la tâche. Les gens sont pauvres, mais ils sont capables de tout donner. Pour nous montrer leur reconnaissance, ils nous ont donné des diplômes avant notre départ. Au final, la mission à Kabadio ne rassemble que des choses positives ! » Tarek El Moughrabi

lunettes de vue pour les enfants mission humanitaire Sénégal

« L’équipe qui retournera pour la livraison des lunettes à Kabadio sera sans doute très émue. Car ce voyage a été pour tous un moment très intense. En effet nous étions logés chez des gens avec lesquels nous avons créé des liens forts. Très touchants. En fait, ils ont tout le temps le sourire et expriment leur joie de vivre : c’est une belle leçon de vie. C’est difficile à expliquer avec des mots, car c’est une expérience très forte. D’ailleurs, notre départ a été très émouvant. Il faudrait qu’il y ait des milliers de personnes qui vivent ça ! Après, on voit les choses différemment, avec plus de recul, plus calmement et plus dans l’humain. Ça change notre regard sur le monde et sur notre métier. » Camélia Sébaoui

Se sentir utile en faisant son métier d’opticien

« Pour moi, c’est permettre à des personnes qui n’ont pas l’accès au soin optique de pouvoir avoir des lunettes. C’est organiser des missions là où il y en a besoin, là où il y a une demande de la population locale. D’autre part, partir en mission avec l’association SOLEO c’est aussi constater les inégalités dans le monde. Ça permet de « voir en vrai », mais aussi de relativiser les petites choses. Enfin, en tant qu’opticien.ne on peut exercer son métier d’une façon différente, dans des conditions précaires certes, mais avec un rapport humain riche. » Chloé Joly

soleo au senegal examens de vue

« En partant, j’espérais pouvoir apporter mon savoir aux gens qui en ont besoin, après mes deux ans d’étude et un an en magasin. En mission, on apprend tous les jours sur son métier d’opticien. S’engager dans la santé visuelle c’est apporter des solutions par exemple aux enfants qui ont du mal à voir à l’école. Pour les plus âgées, c’est leur permettre de reprendre la lecture. Avec les lunettes loupe, beaucoup de gens ont retrouvé le sourire.

C’est pourquoi j’ai eu le sentiment de « servir à quelque chose ». Je n’oublierai jamais de ma vie ! En fait, ce qu’on vit en magasin n’est vraiment pas comparable, ce sont deux choses très différentes. À Kabadio, on fait tout, même les ordonnances. Comme les consultations et les lunettes coutent chères, les gens préféraient attendre ici au village, plutôt que d’aller en ville. Nous rendons un service de santé de proximité essentiel dans des territoires éloignés des villes. » Tarek El Moughrabi

« Je pense que notre action en faveur de la santé visuelle est double. Tout d’abord, nous faisons de la sensibilisation. On leur explique des soins simples qu’ils peuvent faire eux-mêmes. Par exemple, de nombreuses personnes avaient les yeux qui grattent et qui piquent. On leur a indiqué quelques mesures d’hygiène de base et conseillé d’avoir recours à du sérum physiologique. Ensuite, nous avons pu apporter un confort immédiat aux personnes gênées pour voir de près en leur fournissant des lunettes loupes. Ainsi que des lunettes de soleil pour éviter les éblouissements dont ils témoignaient.  » Camélia Sébaoui

Quels sont vos projets pour la rentrée au sein de l’association SOLEO ?

« J’espère retourner au Sénégal. L’association PermaKabadio souhaiterait pérenniser un service de santé visuelle sur place. Avec l’association SOLEO, nous voudrions former des gens, des africains, des jeunes qui ont du talent mais qui ne savent pas quoi faire. Ils ont besoin d’opticiens pour faire des examens de la vue et monter les lunettes. Les besoins sont énormes dans ce village et dans d’autres villages aux alentours. Malheureusement, le contexte du COVID rend les départs de mission difficiles. Actuellement le Sénégal est en zone orange et n’accueille pas de touristes. Nous avons de nombreuses démarches administratives et autorisations à obtenir pour pouvoir nous y rendre. L’association SOLEO aimerait aussi repartir en Tunisie, mais nous attendons que l’association sur place nous donne le feu vert. Cette année, nous n’avons pas pu nous y rendre. » Chloé Joly

« Je serai en deuxième année de licence à l’ISO Lyon en alternance en magasin. Ensuite, je souhaiterais me perfectionner en basse vision et pourquoi pas en pathologies visuelles. J’aimerais continuer à apprendre. D’autre part, si je peux je repars en mission ! Cette expérience au Sénégal m’a tellement apporté sur le plan humain, personnel et professionnel que j’ai hâte de renouveler l’expérience. En effet, j’ai beaucoup changé après ces deux semaines à Kabadio et je suis devenu plus confiant et plus assuré dans ma pratique et mes projets d’avenir. » Tarek El Moughrabi

« Je serai en deuxième année de BTS d’opticien-lunetier à l’ISO Lyon. Ensuite, je pense m’inscrire en Licence de santé de visuelle. En fait, mes stages m’ont conforté dans ma vocation et je suis convaincue de vouloir m’investir dans la santé visuelle. J’y retrouve l’aspect humain et social qui m’a toujours attiré et qui s’est confirmé pendant toute cette année d’études et de stages. Par ailleurs, j’espère pouvoir repartir à Kabadio livrer les lunettes et retrouver les personnes rencontrer en juillet. Si d’autres missions se profilent dans d’autres pays, je suis aussi partante ! De plus, je vais continuer mes maraudes sur Lyon et poursuivre ma collaboration avec d’autres associations pour permettre l’ouverture d’un dispensaire, d’une école ou d’un puits à l’étranger. » Camélia Sebaoui

Retrouver en Podcast les aventures d’étudiants partis en mission 

  • Romane, sa mission humanitaire en Côte d’Ivoire :
podcast mission humanitaire soleo
Les Podcasts ISO – Romane diplômée de l’ISO Lyon en mission humanitaire en Côte d’Ivoire
  • Mathilde, sa mission humanitaire au Cambodge :
Les Podcasts ISO – Mathilde diplômée ISO Lille en Mission Humanitaire au Cambodge

Les chiffres clés de l'ISO

Les chiffres clés de l'ISO

1988

Création
de l'iso

11

Campus

1

campus digital

20 000

membres
du réseau ISO

98%

taux
d’employabilité