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Solenne Bailacq

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Solenne Bailacq ,

Directrice scientifique sécheresse oculaire

Solenne Bailacq a plus d’une corde à son arc. Depuis l’obtention de son BTS OL à l’ISO Toulouse, elle a cumulé les diplômes et expériences dans le secteur de la santé visuelle. Au point de devenir une experte de renommée au sein du groupe Novartis-Alcon. Elle nous raconte son parcours, ses motivations, ses envies et […]
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Solenne Bailacq a plus d’une corde à son arc. Depuis l’obtention de son BTS OL à l’ISO Toulouse, elle a cumulé les diplômes et expériences dans le secteur de la santé visuelle. Au point de devenir une experte de renommée au sein du groupe Novartis-Alcon. Elle nous raconte son parcours, ses motivations, ses envies et ses joies dans les fonctions qu’elle a occupées et les missions et défis qu’elle relève aujourd’hui.

Quel est votre parcours de formation en santé visuelle ?

Je viens d’une famille de médecins et j’avais moi-même la fibre scientifique et médicale. Après mon bac S, je n’ai pas réussi médecine. Finalement j’ai opté pour l’optique. Quand j’étais petite je portais des lunettes et j’appréciais toujours beaucoup les moments où il fallait en changer : le choix de la monture, la vision qui s’améliore. C’est sans doute pour ça que je me suis intéressée à l’optique. Donc je me suis inscrite à l’ISO Toulouse et j’ai obtenu mon BTS en 2005.

Tout de suite je me suis passionnée pour la santé visuelle.

C’est pourquoi, j’avais envie de me former davantage. Pour acquérir des connaissances plus poussées dans le domaine de la contactologie, de l’optométrie et de la basse vision. Ça tombait très bien avec les projets de l’ISO Toulouse parce qu’à ce moment-là, l’école a signé un partenariat avec l’université Paris-Orsay (désormais Paris-Saclay) pour délivrer la  Licence professionnelle d’Optique. Elle remplaçait le DU sur deux ans. J’ai donc fait partie de la première promotion de la Licence d’optique en alternance à l’ISO Toulouse.

Pendant 1 an, j’ai travaillé dans une boutique qui faisait, entre autre, de l’adaptation de lentilles de contact. Ça m’a énormément plu et j’ai eu envie de poursuivre dans cette voie. Mon professeur d’optométrie de l’ISO m’a encouragée à poursuivre mes études. C’est grâce à lui que j’ai déposé un dossier d’inscription en Master 1 à la faculté d’Orsay.

Les encadrants de l’ISO poussent leurs élèves à aller plus loin. Et je leur suis très reconnaissante de m’avoir soutenue et motivée dans cette direction.

Ainsi, j’ai poursuivi mes études en M1 et M2 Sciences de la vision à Orsay. Cela m’a permis d’aborder des aspects plus médicaux (pathologies oculaires) et d’acquérir des compétences avancées en optométrie et contactologie. Les étudiants qui poursuivent en Master sont peu nombreux, environ 1 ou 2 par promotion.

En parallèle, j’étais chargée de TP contactologie pour les DU et licences à l’université d’Orsay (Paris Sud XI). Et j’étais également chargée de recherche au Muséum National d’Histoire Naturelle – Service Vision et Apparence (Paris V). Après deux ans de recherche, j’ai publié une étude dans « The effect of controlled photopigment excitations on pupil aperture » parue dans Ophtalmic and Physiological Optics (2010 30: 484–49).

Quel a été votre parcours professionnel après vos diplômes ?

Après mon M2, j’ai rejoint mon mari interne à l’hôpital de Toulouse et j’ai travaillé en magasin pendant 2 mois chez Optic 2000 en tant qu’opticienne classique. Rapidement, j’ai été contactée par Ciba Vision grâce à M. Dupuis anciennement directeur de l’ISO Toulouse qui m’avait recommandée.

J’ai commencé chez Ciba vision en tant qu’attachée technique et formation, en janvier 2010. Ce poste recouvrait plusieurs missions en tant que :

  • Responsable de la formation scientifique interne,
  • Responsable de l’assistance technique auprès des ophtalmologistes et opticiens (lentilles de spécialité)
  • Collaboration étroite avec les équipes marketing
  • Attachée aux affaires réglementaires et matériovigilance

Au final, j’ai occupé ce poste durant 2 ans et demi. Puis Ciba Vision a fusionné avec Alcon (leader mondial des dispositifs médicaux en chirurgie oculaire et numéro deux mondial pour la contactologie).

Au même moment, j’ai quitté Toulouse pour Nantes et poursuivi mes missions de responsable scientifique et formation en télétravail. Entre autres, j’avais la responsabilité des formations à destination des professionnels de santé (ophtalmologistes, opticiens). Et je développais des projets innovants en contactologie en France.

J’ai mis sur pied toute une stratégie de formation des internes en contactologie. Cela fait déjà 6 ans que cette stratégie a cours et elle est toujours plébiscitée par les professeurs en CHU.

Puis j’ai obtenu le poste de directrice du département scientifique et formation en contactologie que j’ai occupé pendant un an et demi. Enfin, en 2019, un pôle sécheresse oculaire a vu le jour et j’en suis devenue la directrice, jusqu’à aujourd’hui.

Ce domaine de la recherche est assez récent et en pleine expansion. Pour assurer mes missions de directrice scientifique sécheresse oculaire, je travaille avec des professeurs de renommée internationale qui sont leaders d’opinion sur cette question. Ils essaient de changer la donne dans le secteur médical, ils sont très écoutés et respectées dans leur domaine.

Quels sont vos projets d’avenir dans la santé visuelle ?

En fait, j’ai besoin de challenge dans ma vie professionnelle. Je fonctionne à l’adrénaline et à la nouveauté. Récemment, j’ai obtenu le poste de directrice régionale des ventes (Sud Est). En plus de mes missions de directrice scientifique du département sécheresse oculaire. La partie commerciale manquait au tableau de mes compétences, c’est pourquoi je suis ravie de pouvoir vivre cette expérience. Par conséquent, mes missions sont multiples : collaborer avec les leaders d’opinion, former les commerciaux sur la partie vision care (contactologie et sécheresse oculaire), réfléchir et concevoir de nouvelles stratégies commerciales. En parallèle, je continue de travailler tous les jours avec l’équipe marketing pour les aider à créer tous les outils et à faire le lien avec les dernières publications scientifiques.

C’est génial de pouvoir assumer autant de missions !

J’ai la chance d’avoir une vision complète des différentes activités : recherche en santé visuelle, commerce, marketing, formation.

Cela me permet d’avoir une bonne compréhension de tous les acteurs du terrain. C’est pourquoi j’occupe une place au sein du comité de pilotage et je prends des décisions concernant la stratégie marketing. De plus, désormais, je fais aussi du market access pour définir les prix dispositifs médicaux.

Mon moteur c’est ma curiosité, mon envie d’apprendre constamment. Et il y a aussi tout l’aspect international qui est passionnant. Alcon est présent dans le monde entier. Pour ma part, je travaille beaucoup avec les équipes européennes. Nous partageons nos expériences, nos projets d’équipe toutes les semaines. En fait, la France fait figure de référence en matière de santé visuelle, car nous avons un système très structuré avec les ophtalmologistes d’un côté et les opticiens de l’autre. Ce qui n’est pas le cas dans les autres pays qui affichent niveau inférieur d’expertise en ophtalmologie.

Quand on a adapté nos recherches en matière de sécheresse oculaire dans tous les autres pays Europe, Alcon a dû travailler avec les ophtalmologues, prescripteurs de gouttes. Or, jusqu’à présent, ils collaboraient davantage avec les opticiens. J’ai pu apporter mon expertise dans ce domaine et aider mes collègues européens à communiquer avec les médecins.

Si je devais trouver une constante dans mon parcours, je dirais que j’ai toujours eu envie d’aller plus loin. Plus on apprend, plus on se forme, plus on devient polyvalent et compétent pour saisir toutes les implications d’un projet à différentes échelles.

Désormais, même si je connais un sujet à 100%, je compulse toute la documentation scientifique disponible. Ça ne me fait pas peur, et c’est même mon moteur pour avancer. Quand je me suis intéressée à la maladie de la sécheresse oculaire, je ne connaissais pas grand-chose sur le sujet. Alors j’ai tout lu pour pouvoir dialoguer avec les professeurs, comprendre leurs recherches et pouvoir les décliner à l’usage du patient.

Au travers de mes différentes expériences, j’ai pu cibler ce qui me correspondait le mieux. Par exemple, je savais que je ne voulais pas passer ma vie à faire de la recherche en laboratoire. En revanche, j’avais beaucoup apprécié mon expérience d’enseignante. Et, finalement aujourd’hui, je fais beaucoup de formation. Je continue de transmettre mes connaissances et savoirs faire. C’est une part importante de mon activité, en pratique comme en stratégie.

En définitive, je sais que je vais encore évoluer dans mon métier, sans doute vers un poste pluridisciplinaire.

Quelques conseils à celles et ceux qui voudraient suivre votre exemple ?

L’avantage d’aller plus loin dans les études, c’est de se donner les moyens, d’acquérir la confiance en soi pour se dépasser perpétuellement. Si on s’arrête en chemin, on aura le syndrome de l’imposteur. En effet, continuer permet de se sentir légitime, de se motiver pour aller vers des voies nouvelles et parfois inattendues.

Un conseil : il ne faut pas avoir peur ! Car, quand la confiance est établie, elle est forte et elle apporte une expertise professionnelle de grande valeur.

Ainsi, on dispose de choix professionnels étendus et de qualité.

 

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