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François Gendron, Diplômé du Bachelor de Lunetier Créateur

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François Gendron,

Opticien Lunetier chez Histoire d’y Voir

Grâce au Bachelor de lunetier créateur, j’ai fait de nombreuses rencontres et profité de l’expérience d’intervenants variés.
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François Gendron a obtenu son Bachelor de Lunetier Créateur en 2017 à l’ISO Bordeaux. Passionné de lunettes depuis le collège, il a fait en sorte que ses rêves deviennent réalité et a exercé dans l’une des plus prestigieuse marques de lunetterie, Maison Bonnet à Paris. Il revient pour nous dans cet entretien sur sa motivation, ses expériences et ses projets d’avenir tournés où le design d’optique côtoie l’artisanat.

Une vocation précoce pour le design d’optique

Depuis mes années collège, j’ai toujours su que je voulais travailler dans le secteur de la lunetterie. J’étais attiré par l’aspect créatif et manuel du métier. C’est pourquoi je me suis orienté dès le lycée vers un bac professionnel en optique. Ensuite j’ai intégré un BTS d’opticien lunetier qui m’a permis de confirmer mes préférences vers le design et fabrication. Pour moi, la partie du métier d’opticien qui me plait le plus c’est vraiment l’objet lunette, et pas trop la partie commerciale.

En fait, j’avais une vraie passion pour les lunettes. Dès que j’ai pu récupérer des chutes d’acétate, j’ai commencé à fabriquer des montures. J’ai même démarché des marques pour obtenir des plaques. Je faisais avec les moyens du bord ! Alors quand j’ai vu qu’il existait un Bachelor de lunetier créateur, j’ai pensé que c’était exactement ce qu’il me fallait.

J’ai pu donner libre court à ma passion à travers cette formation dans laquelle j’ai trouvé ce côté artisanal que je recherchais.

Grâce au BLC, j’ai découvert beaucoup de marques de lunetiers créateurs. J’ai appris toutes les étapes de fabrication. Notamment, j’ai apprécié les cours d’atelier et le voyage dans le Jura pour visiter les usines de lunetterie.

Pour entrer au BLC, j’ai eu un entretien téléphonique et je pense que ce qui a plu dans mon profil c’est justement cette passion que j’avais depuis toujours. Et le fait que j’expérimentais déjà de mon côté le design d’optique et la fabrication de lunettes.

Un parcours professionnel sous le signe de la création et de l’excellence

Une expérience de trois ans au sein de Maison Bonnet, design d’optique de luxe

Lors de mon stage de BLC, j’ai pu approfondir ma connaissance des marques de créateurs chez Le Collectionneur Lunetier à Neuilly. Il n’y avait pas de fabrique, mais le magasin proposait des pièces de confection poussée, avec des styles particuliers, donc vraiment des lunettes de créateurs. Ensuite, j’ai brièvement travaillé chez Jimmy Fairly. Puis une opportunité incroyable s’est présentée à moi !

Maison Bonnet m’a recruté pour intégrer son équipe. Dans le milieu du design d’optique Maison Bonnet représente l’excellence technique, la tradition d’une marque française de luxe. Toutes les montures sont réalisées sur mesure dans des matières nobles. Il y a bien sûr l’emblématique écaille de tortue qui est par essence le matériau le plus incroyable à travailler en lunetterie. Mais il y a aussi la corne de buffle et une acétate de cellulose de qualité.

Maison Bonnet, c’est une histoire familiale qui dure depuis plusieurs générations.

J’y suis restée presque 3 ans, dans la continuité du BLC. Dans leur boutique parisienne, on n’y travaille pas en tant qu’un opticien traditionnel mais en véritable artisan lunetier. C’est plutôt comme dans une brigade de cuisine : chacun occupe une fonction bien précise. Il y a celui qui prend en charge le client et qui dessine sa monture, celui qui fabrique l’objet et celui qui ajuste les lunettes aux clients. J’ai eu la chance de pouvoir fabriquer des lunettes et c’était génial ! Je n’avais même pas l’impression de travailler car je faisais vraiment ce que j’aimais.

C’était une expérience extrêmement enrichissante qui m’a donné le goût de l’excellence technique et des matériaux recherchés.

C’est pourquoi il faut être extrêmement rigoureux pour contenter les clients. L’écaille de tortue est un matériau dont le stock est réglementé depuis 1973, il est hypoallergénique, léger et réparable, mais aussi très coûteux, d’où son image de luxe. Son maniement est réservé aux lunetiers les plus expérimentés. Pour ma part, j’ai eu la joie de travailler la corne de buffle et je mesure déjà ma chance d’avoir pu manipuler un matériau différent de l’acétate.

Par ailleurs, plus de 50% des clients proviennent de l’international. Ils font parfois le voyage exprès pour faire réaliser des montures uniques. Pour l’anecdote, nous avons reçu le roi du Maroc qui avait commandé 18 paires de lunettes (4 modèles déclinés dans différents coloris). Il a passé la journée entière pour les faire adapter !

Une boutique de créateurs à Bordeaux

Finalement, je suis retourné à Bordeaux où je travaille actuellement dans un magasin historique du centre, Histoire d’y voir. C’est une boutique vintage qui propose des pièces anciennes datant de 1900 à 1980, mais aussi des lunettes neuves qui s’en inspirent avec de belles pièces d’acétate. On reste dans les tons écaille, bruns, blonds et noir. La boutique elle-même est vintage, tous ses meubles sont chinés. C’est un bel endroit bien placé dans Bordeaux qui attire tous les publics en quête de qualité et d’originalité. Il y a les clients réguliers qui nous connaissent depuis longtemps et qui savent ce que nous proposons. Et il y a aussi une clientèle de jeunes qui nous ont découverts via les réseaux sociaux notamment.

Au sein de l’équipe, j’ai le rôle d’opticien classique, mais je réalise aussi des lunettes, soit les modèles qu’on fabrique, soit des montures sur demande. À la base, on utilise une plaque d’acétate de 5cm sur 15/20 cm de large. Dans cette pièce, on découpe à la main la face de la lunette avec une scie, puis on façonne. C’est l’aspect artisanal que j’affectionne tant dans mon métier ! ll y a plus d’exigence, mais aussi plus de liberté, car le client nous fait davantage confiance.

Par exemple, une dame a récemment apporté une monture à laquelle elle tenait beaucoup et qui était cassée. Elle souhaitait que je la lui refasse à l’identique. C’était un challenge, mais j’y suis parvenu ! On a même gravé un mot personnalisé de manière à faire de sa monture un objet unique.

Le plus souvent, les clients comptent sur nous pour les conseiller par rapport à leur visage, leur style vestimentaire. Ils ont envie d’être surpris, ils veulent du sur mesure, une monture qui va révéler leur personnalité, montrer un aspect de leur identité. Parfois ils se censurent. Par exemple, certains clients s’interdisent les lunettes épaisses, car ils ont peur qu’elles soient trop lourdes. Mais si elles sont bien adaptées, il n’y a aucune raison d’inconfort. A contrario, il arrive que des clients me montrent une photo des lunettes qu’ils souhaitent mais que ce ne soit pas possible compte tenu de leur prescription. À moi de trouver une alternative satisfaisante ! En fait, moins on a de critères, plus c’est compliqué.

Projets d’avenir : créer sa propre marque de lunettes, du design à la fabrication

Grâce au Bachelor de lunetier créateur, j’ai fait de nombreuses rencontres et profité de l’expérience d’intervenants variés. J’ai élargi mon réseau et mes contacts professionnels. Cela m’a aidé à trouver mon premier emploi chez Maison Bonnet, dans les trois mois qui ont suivi l’obtention de mon diplôme.

Désormais je pratique le métier que j’aime et qui me correspond. Ce que j’apprécie par-dessus tout c’est la conception de beaux objets à travers la fabrication des lunettes.

Transformer les matériaux, travailler en tant qu’artisan voilà le quotidien dont j’ai toujours rêvé. Et c’est comme ça que je me projette dans les années à venir. J’aimerais beaucoup créer ma marque et avoir mon propre atelier. Comme un peintre peint ses toiles, moi je me vois en train de fabriquer des lunettes de ma création. En assurant toutes les étapes, du design à la réalisation finale.

Je ne sais pas encore comment aborder le sujet. Je dois d’abord définir l’ADN de ma marque puis réfléchir aux modalités pratiques. Mais je sais que je vais me lancer dans les années à venir. C’est un projet qui me tient à coeur et que j’ai en tête depuis que je me suis lancé dans l’optique. Rendez-vous dans cinq ans pour découvrir mes créations en boutique !

 

Les chiffres clés de l'ISO

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1988

Création
de l'iso

11

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