banner

Qu’est-ce que l’optométrie fonctionnelle ?

Le 22/09/2022

L’examen optométrique complète celui du médecin ophtalmologiste qui se concentre sur les pathologies de l’œil. L’opticien-optométriste est habilité à pratiquer un examen de la vue dans le cadre d’un renouvellement d’ordonnance selon certaines conditions fixées par le Code de la santé publique. Cette disposition apporte une reconnaissance sur le degré de compétences des optométristes. En effet, les besoins en santé visuelle augmentent sous le double effet du vieillissement de la population et de l’augmentation des troubles amétropiques due à la surexposition aux écrans.

Qu’est-ce qu’un examen optométrique ? 

L’examen optométrique évalue l’acuité visuelle des patients ainsi que la santé globale des yeux. Il consiste en un bilan complet de la vue réalisé par une opticien-optométriste. Ce dernier a poursuivi des études de spécialité après son BTS d’opticien-lunetier. Il est diplômé de niveau bac +5 et est un véritable expert de la vision.

L’optométriste observe et mesure les structures et les fonctions des parties formant le système visuel. Cet examen oculovisuel lui permet d’estimer la santé visuelle et oculaire d’un individu. Ainsi, il peut dépister des maladies et des troubles de l’œil comme le glaucome, les cataractes ou la dégénérescence maculaire. Dans ces cas-là, il indiquera au patient qu’il doit prendre rendez-vous avec son médecin ophtalmologue qui confirmera le diagnostic et proposera éventuellement une chirurgie oculaire. L’examen optométrique peut mettre à jour également d’autres problèmes de santé tels que le diabète ou l’hypertension qui nécessitent une prise en charge médicale.

Comment un examen optométrique se déroule-t-il ? 

L’opticien optométriste procède par étapes pour effectuer le contrôle oculaire et visuel. Par ailleurs, il adapte ses techniques pour prendre en charge les patients à besoins spécifiques et les enfants.

Les antécédents médicaux du sujet

Tout d’abord, il interroge le patient pour connaître ses antécédents médicaux. A-t-il déjà rencontré des troubles visuels, subi une opération ? Est-il appareillé de lunettes correctrices, de lentilles de contact ? Dispose-t-il d’une prescription pour un équipement visuel ? Souffre-t-il d’une maladie chronique ? Existe-t-il des antécédents familiaux (maladies dégénératives, cécité, cancers…) ?

Ensuite, le professionnel cherche à analyser les besoins visuels de la personne par rapport à ses habitudes de vie. À quel(s) moment(s) le patient ressent-il une gêne ? Lors de ses activités quotidiennes, à son domicile, pendant son travail (environnement, matériel et mobilier utilisés), à l’école ?

Le test visuel ou test de l’acuité visuelle

Après cet entretien qui pose le cadre de l’examen, l’opticien-optométriste effectue un contrôle de l’acuité visuelle. Il évalue ainsi la capacité à reconnaître un objet, lettres de l’alphabet ou symboles, de taille décroissante et placé à une certaine distance. La vue est testée en vision de loin et de près, œil par œil, par masquage à l’aide d’un cache.

L’échelle de mesure la plus utilisée est l’échelle de Monoyer qui permet de chiffrer l’acuité visuelle de 1 à 10/10 en vision de loin.

Le test de la vision de près consiste à lire un texte placé à environ 33 cm. Ce texte comporte des caractères d’imprimerie de tailles différentes. L’échelle utilisée pour la vision de près est l’échelle de lecture de Parinaud. Le résultat est exprimé par un P, plus un chiffre allant de P28 à P1,5. Une vision de près normale est désignée par P2.

Puis, l’examen porte sur les deux yeux en même temps pour déceler un éventuel problème de vision binoculaire.

Par ailleurs, l’opticien optométriste est également un spécialiste basse vision qui pourra adapter l’examen aux patients atteints de troubles importants de la vue.

Le test de réfraction

Après, le praticien évalue l’état de la réfraction de l’œil, c’est-à-dire sa capacité de focalisation. En magasin, en centre optique ou au sein d’un cabinet d’ophtalmologie, le responsable réfraction propose une correction optique. L’objectif est d’améliorer au maximum l’acuité visuelle. Dans un premier temps, l’optométriste opère de façon objective par rapport aux résultats obtenus lors du test d’acuité. Puis, il pose des questions (méthode subjective) à l’aide d’une lunette à verres d’essais.

Pour cet examen, l’optométriste utilise d’abord le réfractomètre ou le rétinoscope, appareils automatisés employés pour la mesure de la réfraction de l’œil. Par la suite, il utilise le visiomètre afin de trouver la lentille appropriée qui contribue à rectifier les troubles visuels.

Ainsi, il peut mettre en évidence une myopie, une hypermétropie, une presbytie ou encore un astigmatisme. 

L’évaluation neurologique du système visuel

Ultérieurement, le professionnel de la vision effectue un dépistage neurologique. Il consiste à contrôler la réaction des pupilles à la lumière ainsi que l’habilité des yeux à poursuivre une lumière dans plusieurs directions (coordination neuro-musculaire). Enfin, l’optométriste vérifie la convergence oculaire. Il s’agit de la capacité à fixer une cible de plus en plus proche sans que la vision se dédouble. De plus, il évalue la vision périphérique, la perception de la profondeur et analyse les mouvements oculaires ou, dans certains cas, la coordination oculo-manuelle.

L’examen de la binocularité

Puis, l’opticien optométriste évalue à nouveau la vision binoculaire (deux yeux ensemble) avec la réfraction préalablement définie. À cette occasion, il contrôle le bon fonctionnement et la flexibilité de l’accommodation (vision de près). En effet, la compensation de près varie même chez un sujet jeune. Il peut être nécessaire de revoir la correction de loin pour garantir une vision opérationnelle et confortable de loin comme de près.

Des ajustements peuvent être effectués pour augmenter la performance visuelle en prenant en compte les interactions entre 3 éléments : réfraction, vision binoculaire et accommodation.

La mesure de la santé oculaire

L’optométriste a suivi une spécialisation en santé visuelle qui le rend apte à dépister certaines maladies de l’œil. S’il a le moindre doute sur une pathologie éventuelle, il renvoie le patient chez son ophtalmologiste, seul professionnel de santé habilité à prodiguer soins et chirurgie oculaires. Cette évaluation de la santé de l’œil, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur (paupières, surface du globe oculaire), s’effectue au moyen d’un biomicroscope, d’un ophtalmoscope et d’un examen sous dilatation pupillaire.

Par ailleurs, le praticien mesure la pression intraoculaire, c’est-à-dire à l’intérieur de l’œil au niveau de la rétine et du nerf optique. Enfin, il pratique également des tests de champs visuels.

Ces examens contribuent entre autres au dépistage du glaucome.

L’évaluation de la perception des couleurs

Cet examen peut être réalisé en cas de doute sur la défaillance de l’appréciation des couleurs telle que le daltonisme. Il faut savoir qu’une déficience de la vision des couleurs peut brouiller l’exécution de certaines tâches et que certains employeurs réclament ce genre d’évaluation. 

À l’issue de l’examen d’optométrie fonctionnelle, le spécialiste explique au patient la façon dont fonctionne sa vision et propose la meilleure solution optique adaptée à son cas : lunettes, lentilles de contact, aides visuelles. En outre, il prodigue des conseils d’ergonomie visuelle et d’aménagement de l’espace de travail.

À quelle fréquence dois-je passer un examen optométrique ?

Un premier examen optométrique peut être pratiqué chez les bébés de 6 à 9 mois. En effet, la vue joue un rôle important dans le développement du petit enfant. Ensuite, on préconise au moins un contrôle oculovisuel avant l’entrée en maternelle, puis un par an pendant toute la scolarité. Dès le moindre doute sur l’acuité visuelle de l’enfant ou la survenue de maux de tête, un rendez-vous s’impose pour effectuer toutes les mesures optométriques nécessaires.

À partir de 19 ans et jusqu’à 64 ans, la fréquence d’examen de la vue passe à un contrôle tous les deux ans. Sauf pour les personnes atteintes de diabète ou porteuses de lentilles cornéennes (pour vérifier l’état des surfaces de l’œil). Après 65 ans, il est bon de réaliser un dépistage par an pour vérifier la santé des yeux, diagnostiquer une cataracte, un glaucome ou une DMLA (dégénérescence maculaire liée à l’âge). Cela peut être l’occasion aussi de changer de paire de lunettes pour une monture adaptée aux nouveaux besoins de correction visuelle.

Comment devenir optométriste ?

Tout d’abord, l’opticien optométriste a obtenu un BTS d’opticien-lunetier (bac +2) et il a poursuivi ses études pour se spécialiser en santé visuelle, avec un diplôme de niveau bac +3 puis bac +5. En fait, l’Association des Optométristes de France (AOF) considère comme optométristes les personnes ayant validé une formation de niveau bac +5 (master, titre RNCP de Niveau 1, diplôme de niveau 7 à l’European Qualifications Framework). Le parcours pour devenir optométriste comprend donc 3 étapes :
  • BTS OL (2 ans d’études) ;
  • Licence Professionnelle d’optique ou Bachelor en Sciences de la Vision (diplômes de niveau bac +3) qui peuvent s’effectuer en 1 ou 2 années de formation ;
  • Master en Sciences de la Vision (bac +5) qui s’obtient entre deux et quatre ans (en alternance ou en initiale).

L’ISO assure les formations de BTS, de licence et de bachelor au sein de ses 9 écoles réparties dans toute la France. La Licence Professionnelle d’optique repose sur un partenariat avec l’Université Paris-Saclay, à la pointe de la recherche en optique. Tout comme pour le BTS OL, la licence et les bachelors en optique peuvent s’effectuer selon diverses modalités : en formation initiale ou en alternance et même à distance pour le BTS OL (en présentiel ou distanciel). En Licence Professionnelle d’Optique, les 455h d’enseignements s’articulent autour de 3 modules principaux : optométrie, contactologie et basse-vision.

En master 1, ce sont 600h de cours incluant le dépistage en santé oculaire, la basse vision, l’optométrie, la contactologie mais aussi d’autres domaines scientifiques (neurosciences de la vision, aberrométrie, éclairagiste, colorimétrie). En M2, les 300 heures de formation abordent les sciences de la vision, l’optométrie pédiatrique, la biologie, l’optique physique, la vision binoculaire et toujours de l’optométrie et de la contactologie. Au final, les titulaires d’un Master en Sciences de la Vision doivent pouvoir prendre en charge des cas complexes en optométrie et en contactologie, ainsi qu’en dépistage.

Les chiffres clés de l'ISO

Les chiffres clés de l'ISO

1988

Création
de l'iso

11

Campus

1

campus digital

20 000

membres
du réseau ISO

98%

taux
d’employabilité